Sur quels critères s’appuient la définition des limites d’exposition ?

7 mai 2008

 

Les limites d’exposition adoptées aujourd’hui en France comme par la plupart des pays européens sont basées sur les recommandations de l’ICNIRP (Commission internationale de protection contre les rayonnements non –ionisants). Ils existent d’autres recommandations, telles que celles de l’IEEE aux Etats-Unis, dont les critères et les valeurs des limites d’exposition sont très proches de ceux de l’ICNIRP.

 

L’ICNIRP développe ses recommandations par un processus dont les étapes sont définies a priori.

Ces étapes sont :

1. Une revue complète et critique de la littérature scientifique ;

2. L’identification de tous les effets nuisibles connus, ainsi que de tous les effets biologiques qui pourraient avoir des implications importantes pour la santé ;

3. L’établissement de restrictions de base et de niveaux de référence.

 

Deux concepts sont fondamentaux dans la méthodologie de l’ICNIRP, à savoir :

 

  • les effets avérés;
  • l‘effet critique.

 

Les effets avérés

En analysant la littérature, on tient en compte la qualité scientifique de chaque étude, la réplicabilité de la recherche et la reproductibilité des résultats, la cohérence entre les données d’études de natures différentes (par exemple, celles de la recherche de laboratoire sur des cellules isolées -in vitro- ou sur des organismes vivants –in vivo-). Les effets qui sont clairement indiqués par des études de haute qualité, répétés indépendamment dans des laboratoires différents et cohérents avec le cadre général de la littérature sont considérés comme avérés.

Les limites d’exposition visent à protéger contre tous les effets avérés et seulement ceux-là.

 

L’ICNIRP, comme l’IEEE et l’OMS, considère que les seuls effets avérés des champs électromagnétiques sont des effets aigus, qui se manifestent seulement au-dessus de seuils d’exposition spécifiques : il s’agit d’effets thermiques.

 

 

L’effet critique

En général, un champ électromagnétique peut provoquer plusieurs effets biologiques potentiellement nuisibles. L’effet qui reste important au niveau d’exposition le plus bas est nommé l’effet critique. Pour l’identification de l’effet critique, on considère tous les groupes de la population, y compris les enfants, les personnes âgées, et les personnes ayant des problèmes de santé. Les limites d’exposition sont établies de manière à protéger contre l’effet critique. A plus forte raison, ils protègent contre tous les autres effets connus.

 

 

Les effets à long terme

Il n’y a pas d’éléments scientifiques à ce jour permettant d’établir des effets à long terme des radiofréquences au dessous des limites d’exposition actuelles. L’ICNIRP maintient une vigilance continue sur les développements de la recherche et met à jour ses recommandations quand les nouvelles données scientifiques le justifient.

 

Néanmoins, si des effets à long terme pour de faibles expositions étaient avérés à l’avenir, il est possible que ceux-ci ne présentent pas un seuil. Comme pour d’autres expositions environnementales sans seuil, il reviendrait alors aux autorités compétentes de chaque pays de définir des niveaux d’exposition jugés acceptables et de mettre en place des mesures de précautions de nature à limiter l’exposition et prévenir ainsi ou réduire au minimum les éventuels effets à long terme.

 

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