Définitions

10 octobre 2006

 

1. QU’EST CE QUE LA COMPATIBILITÉ ÉLECTROMAGNÉTIQUE ?

 

La compatibilité électromagnétique est l’aptitude d’un équipement à fonctionner dans son environnement électromagnétique de façon satisfaisante sans produire lui-même des perturbations électromagnétiques intolérables pour cet environnement.

 

L’étude de la compatibilité électromagnétique (CEM) vise donc à rendre conciliable le fonctionnement d’un système avec son environnement électromagnétique.

 

Elle s’articule ainsi autour de quatre axes d’études:

  • les sources de perturbation et leurs caractérisations (forme d’onde, amplitude, …) ;
  • les modes de couplage possibles entre les «perturbateurs» et les systèmes «perturbés»;
  • les moyens de simulations et de tests
  • l’élaboration de techniques et de normes de protection.

 

Définitions :

Une perturbation électromagnétique est un phénomène électromagnétique susceptible de créer des troubles de fonctionnement d’un équipement ou d’affecter défavorablement la matière vivante ou inerte.

L’immunité électromagnétique est l’aptitude d’un équipement à fonctionner sans dégradation de qualité en présence de perturbations électromagnétiques.

La susceptibilité électromagnétique est, par contre, l’inaptitude d’un équipement à fonctionner sans dégradation de qualité en présence d’une perturbation électromagnétique

Il est de même défini une ou des marges de sécurité entre le niveau de susceptibilité, par exemple, et le niveau d’émission de la source perturbatrice.

 

 

2. QUELLE EST LA REGLEMENTATION EN MATIERE DE COMPATIBILITE ELECTROMAGNETIQUE ?

 

La réglementation en matière de Compatibilité électromagnétique des équipements électriques est définie par la directive européenne 89/339/CEE transposée en droit français par le décret 1992-587 et la directive européenne 2004/108/CE qui la remplacera en 2007.

 

La directive européenne 89/339/CEE, spécifie que « Les appareils visés doivent être construits de telle sorte que : a) les perturbations électromagnétiques générées soient limitées à un niveau permettant aux appareils de radio et de télécommunication et aux autres appareils de fonctionner conformément à leur destination; b) les appareils aient un niveau adéquat d’immunité intrinsèque contre les perturbations électromagnétiques, leur permettant de fonctionner conformément à leur destination ».

 

Dans le cadre de la réglementation actuelle (Directive 89/339/CEE), le CENELEC (Comité Européen de Normalisation Électrotechnique) a, par la norme EN 61000-4-3 et pour les fréquences comprises entre 80 MHz et 1 GHz, fixé que tout matériel électrique non couvert par une norme spécifique, ne doit pas émettre, à 10 mètre, de champ électrique supérieur à quelques centaines de µV/m et doit pouvoir fonctionner (niveau d’immunité) dans un environnement inférieur ou égal à 3 V/m. Ce niveau d’immunité est souvent renforcé lorsque le fonctionnement des matériels est critique du point de vue de la sécurité, ce qui est le cas d’équipements avioniques, automobiles, médicaux. Ainsi pour les appareils médicaux d’assistance vitale la norme : EN 60601-1-2 2ème éditions, relève le niveau d’immunité à 10 V/m entre 0,8 et 2,5 Ghz.

 

 

Valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques et immunité électromagnétiques des équipements

 

Pour bien comprendre la réglementation, il est important de bien différencier :

  1. les limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques émis par les matériels radioélectriques comme par exemple les antennes relais de téléphonie mobile, les antennes de radiodiffusion ou de télédiffusion. Celles-ci sont fixées par la recommandation européenne 1999/519/CE qui a été transposée en droit français par le décret 2002-775 (voir fiche : Quelle est la réglementation applicable à la sécurité des radiocommunications ?) Dans le domaine des radiofréquences, ces limites varient entre 28 et 61 V/m.
  2. du niveau d’immunité aux champs électromagnétiques des équipements.

 

Les limites qui concernent l’exposition du public sont absolues et ne doivent en aucun cas être dépassées. Le niveau d’immunité d’un appareil à des champs de 3V/m signifie, quant à lui, qu’au-delà de ce seuil, un matériel pourrait être perturbé dans son fonctionnement sans pour autant être détérioré.

 

L’écart entre ces deux types de valeurs limites (exposition du public, immunité électromagnétique des équipements), si elles obéissent à deux approches différentes, n’en pose pas moins question dés lors que des dispositifs de sécurité ou médicaux pourraient être concernés.

 

Bien que le niveau d’immunité des appareils courants soit, en règle générale, largement supérieur à 3 V/m, et qu’aucun incident grave mettant en cause des émetteurs radioélectriques comme les téléphones portables n’ait été relevé, il n’en reste pas moins que ce seuil d’immunité de 3V/m fixé par la norme n’a de sens que si les champs électromagnétiques en environnement résidentiel pour les fréquences entre 80MHz/1GHZ, n’atteignent que très rarement ce niveau.

 

Le développement et la généralisation de la téléphonie mobile et donc la probabilité croissante, dans les espaces publics, d’être à moins d’un mètre d’un téléphone portable, c’est à dire à proximité de champs de l’ordre de quelques Volts par mètre, a conduit le législateur à revoir son approche. Cette probabilité d’être proche d’un téléphone portable est de loin supérieure à celle d’être à proximité et dans le faisceau d’une antenne relais.

 

 

Nouvelle approche : directive européenne 2004/108/CE devant entrer en vigueur le 20 juillet 2007.

 

Cette nouvelle approche ne définit pas, à ce stade, de seuil mais une obligation de résultat renforcée sous forme d’exigences essentielles de compatibilité électromagnétique. Cette directive indique que « Les équipements doivent être conçus et fabriqués, conformément à l’état de la technique, de façon à garantir : a) que les perturbations électromagnétiques produites ne dépassent pas le niveau au-delà duquel des équipements hertziens et de télécommunications ou d’autres équipements ne peuvent pas fonctionner comme prévu; b).qu’ils possèdent un niveau d’immunité aux perturbations électromagnétiques auxquelles il faut s’attendre dans le cadre de l’utilisation prévue qui leur permette de fonctionner sans dégradation inacceptable de ladite utilisation ».

 

Il n’en reste pas moins que la norme actuelle spécifie, sauf dispositions particulières, que tout matériel électrique doit pouvoir fonctionner sans être perturbé (niveau d’immunité) dans un environnement inférieur ou égal à 3 V/m, que nombre d’équipements y compris médicaux répondent à cette norme, que la probabilité de rencontrer des champs supérieurs à cette limite est croissante.

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